Mercredi 13 avril 2011 à 10:14

Les mots traînent dans les bouches et voilà que je cherche à nouveau leurs précieuses saveur, la course et les dédales qu'ils empruntent toujours et la poussière qu'ils laissent sur le coeur, au passage.
Allées silencieuses sous l'arbre à l'écorce sinueuse, je voudrais la sonder, me la tatouer sur le corps.

Je ne souhaitais plus écrire, plus aucun mot n'avait de couleur, j'avais besoin de jaune ou de rouge, j'avais enfermé mon coeur dans une pièce remplit de ballons de cellophanes aux couleurs vives à en brûler les yeux ; on ne s'habitue jamais à la joie. Les couleurs me tempêtaient le coeur et toutes mes photographies en noir et blanc me laissait rêveuse, mélancolique. Elles avaient quelque chose de dramatique.
A trop aimer la fuite, j'étais fugitive de ma vie.
Je ne voulais plus me réfugier dans les arcades rassurantes de l'écriture.

Et puis ? Rien, j'ai eu 19 ans, mais j'ai le sentiment intime que mes grandes révolutions-évolutions se sont arrêtés à mes 17 ans. Après ?
Le souffle ne voulait plus courir aussi vite après les embruns, le coeur était mouillé, l'âme trempée, mais plus rien d'héroïque, rien ne séchait ; mon Grand-Soleil consumé par les journées de jeunesse passées à le louer.
Je suis restée dans cet état, dans l'évolution même qui bat les tempes.
J'étais jeune et je rêvais ; Liberté, Absolu, Amour.
La liberté était toujours première chérie à mon âme, âme de fuite et d'errance, et c'était la plus noble des quêtes. Et l'Absolu découlait pleinement d'elle, quant à l'Amour, l'Amour était le rêve, l'inabordable.
Comment et pourquoi m'aimer, moi, petite Fantine.

Mais il y a eu la Liberté, l'Absolu et l'Amour. Il y a tout eu.
J'ai rencontré mon arbre d'oxygène, je suis l'écorce, je voudrais me noyer dans le soleil.

Mercredi 9 février 2011 à 12:03

La lueur de l'hiver emplissait ta tête nuageuse, mouillée d'embruns. C'était l'hiver, c'était la vie, tu courrais un livre à la main avec ta jupe fleurie, tu courrais dans un hiver plein de doutes et de troubles ; les mots perdus dans le dédale de tes pas.
Tu lui as écrit une lettre. Sur le chevet le petit encrier, le blanc papier jonché autour du lit, et des ruissellement de mots tachés de sentiments, de couleurs et d'espoir. Tu as fermé l'enveloppe rose bonbon, as versé deux, quatre larmes puis la posé sur l'oreiller.
 
Tu étais celle qui avait cette jupe fleurie et un livre à la main dans le métro, je crois t'avoir déjà vu fouiner chez le bouquiniste du quartier, je ferme les yeux et entends le cliquetis, la douce mélodie " Livres à 20 cents, livres à 20 cents", je marchais le long du trottoir et je t'ai vu, "épanouie, ravie, ruisselante" je crois que ce sont les mots de Prévert. Tu étais ma Barbara à moi et tu n'avais que 18 ans.
Il y avait une enveloppe qui dépassée de ta besace en cuir clair, et j'aurais tout donné pour être ce nom de garçon qui y trônait fièrement.

Tu viens marcher dans les songes que je fais les yeux ouverts. Lorsque je les fermes ce n'est plus que sensations. Le Paris-Gris, les gouttes de pluie, la tendresse de ta peau que je m'imagine. Tu lisais ce livre, Elise ou la vraie vie et j'étais sûr, sûr, sûr que tu me l'apprendrais la vraie vie à moi, ton aîné.
Depuis que j'ai gouté aux lumineux instants de Beauté qui émanent de toi, j'ai des espoirs irrationnels que tu frappes à ma porte, me regarde dans le fond des yeux et me chante doucement la chanson des Velvet ; " Hello, you're my very special one".
Alors je penche la tête en arrière, inspire, fixe le temps.
Je me rappelle que j'ai à faire, je sors de chez moi, passe devant la boite aux lettres. Je l'ouvre.
Dedans, une jolie enveloppe couleur framboise. Il n'y a pas d'adresse, rien. Seulement d'une écriture un peu tremblante inscrit  ;  Bel inconnu,  point
.

Samedi 5 février 2011 à 22:48

Et se remettre à écrire, ici.
Après tout ce temps... Pourquoi pas ?

Vendredi 7 mai 2010 à 22:10


http://des.astres.cowblog.fr/images/Photo102.jpg

Prise en Ecole de Photographie à Paris ! Ouh ouh ouh, chat chat chat du loup ; Sourire en opercule facile.
A moi les profs qui ont cotoyés Willy Ronis, Edouart Boubat et Doisneau.
J'en pleure de joie.

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